Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 4.djvu/300

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cependant, Don Garcia avait déjà fait sortir ? le peu de forces dont il pouvait disposer, pour envoyer cette troupe sur la rive gauche du Nisao, rivière située à six lieues de Bany, sous les ordres d’un officier espagnol nommé Juan Baron. D’après le rapport de Chanlatte, il y avait environ 2500 hommes sortis de Santo-Domingo ; mais arrivés sur les lieux, il n’y en avait plus que 600. Comme on avait plus de confiance dans l’expérience d’A. Chanlatte qu’en Juan Baron, les habitans le pressèrent d’aller se mettre à leur tête : il demanda lui-même au gouverneur ce commandement, et il se rendit sur les bords du Nisao avec l’adjudant-général Kerverseau, accompagnés de 27 dragons au lieu de 500 qu’il avait demandés.

Déjà les troupes de T. Louverture avaient pris position sur la rive droite du Nisao. Un engagement ne tarda pas à avoir lieu entre elles et les troupes espagnoles qui prirent la fuite après peu de résistance. Le colonel Gautier, cet ancien officier de la légion de l’Ouest, s’y distingua.

Le 22 janvier, Chanlatte et Kerverseau rentrèrent à Santo-Domingo. Toute résistance était devenue impossible, quoique les troupes de T. Louverture n’eussent pas poursuivi les fuyards. Ces deux officiers et le juge de paix Pons se décidèrent alors à quitter Santo-Domingo, en emportant les archives de la délégation. Ils se rendirent à Puerto-Cabello, dans le Venezuela, et de là en France[1].

Dans ce combat du 14 janvier, six prisonniers faits sur l’ennemi furent amenés à Bany ; T. Louverture qui s’y était porté ce jour-là même, les renvoya avec un sauf-

  1. Rapport d’A. Chanlatte, du 28 mai 1801. Une fut pas à la Havane, comme l’ont dit plusieurs auteurs.