Le citoyen Vincent et ses deux collègues sont mis sous la sauvegarde, non-seulement des lois françaises, mais même du droit des gens, qui règle les rapports des peuples divisés par la guerre ; l’agence avertissant que toute personne qui oserait s’opposer à leur marche ou les molester, se rendrait coupable d’un crime impardonnable aux yeux du peuple français comme à ceux de toutes les nations policées. Si l’agence vient de faire usage de cet avertissement, ce n’est que pour satisfaire à la responsabilité qui lui est imposée ; car elle croirait faire injure aux habitans de l’arrondissement des Cayes, si elle imaginait qu’ils en eussent besoin.
Quoique Roume ait affecté de ne pas nommer Rigaud dans cette pièce, on voit bien que tout ce qu’il y dit était à son adresse, surtout l’avertissement superflu qu’il y donnait pour faire respecter le caractère des envoyés. Rigaud n’avait jamais fait assassiner sur les grandes routes, des officiers français envoyés en mission, comme ceux qui revenaient du Sud auprès d’Hédouville ; il n’avait pas fait fusiller, comme fit T. Louverture, un officier envoyé en mission auprès de lui. Cette clause était donc superflue ; mais Roume semblait juger de lui d’après les faits de son complice.
Munis de ce sauf-conduit et des pouvoirs de T. Louver-