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il protège son pays contre l’invasion de la barbarie, qui abrutit les âmes.


De son côté, Roume, pour concourir avec T. Louverture à obtenir de la complaisance des navires des États-Unis, qu’ils aidassent au blocus de Jacmel et des ports du Sud, rendit un arrêté, le 24 novembre 1799, qui réduisit à 1 pour cent les droits d’importation sur les marchandises des neutres qui avaient été imposées à 12 ½ pour cent, par un autre arrêté du 1er août. Ce nouvel arrêté mentionne que ce fut sur les représentations d’Edouard Stevens, consul général des États-Unis. Le motif réel de cette réduction de droits fut déterminé ainsi que nous venons de le dire.

Quatre jours après, le 28 novembre, Roume rendit un autre arrêté pour permettre l’exploitation des bois de campêche et autres bois de teinture. Le 4 janvier, un arrêté de lui permit aussi l’exploitation du bois d’acajou. Ces produits furent taxés à 35 pour cent à l’exportation.

Jusque-là, Roume marchait d’accord avec le général en chef : il fallait écraser, annihiler les anciens libres, et l’agent du Directoire exécutif se montrait docile à tout ce que voulait leur ennemi. Mais la division survint entre eux, dès qu’il s’agit des blancs.

Le 5 juillet, ignorant la proclamation de Roume, du 3, contre Rigaud, Kerverseau, agent à Santo-Domingo, lui avait écrit une lettre pour l’engager à interposer son autorité entre lui et T. Louverture et empêcher la guerre civile. Mécontent sans doute de cette lettre qui était une désapprobation de sa conduite, Roume l’avait communiquée à T. Louverture qui lui répondit, le 12 août, en lui deman-