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a dit qu’il y eut entre eux, de vifs débats, c’est sans doute parce que T. Louverture ne voulait pas consentir à accepter ces propositions, et qu’il exigea que les navires anglais ne vinssent que sous pavillon neutre, américain ou espagnol. Ainsi, voilà en définitive, toute cette convention du Môle.

Après avoir continué la réfutation de l’écrit de Rigaud, la proclamation, se basant sur celle de Roume, du 3 juillet, régla de nouveau le commandement de l’armée agissant contre le Sud, sous les ordres de Dessalines et des autres généraux : elle leur ordonna de faire entendre aux révoltés, des paroles de persuasion avant de faire aucune attaque, de protéger ceux qui se soumettraient, etc. Enfin, elle promettait grâce à tout révolté, même un des plus coupables, qui arrêterait Rigaud et l’amènerait à Dessalines ou à tout autre commandant de colonne ou de poste.


Décidé à faire marcher ses troupes contre Jacmel, T. Louverture se rendit à Léogane pour activer les opérations par sa présence.

Déjà Gautier, avisé à Besnard que de nouvelles forces étaient arrivées à Tavet, et qu’on se proposait de le contourner, avait évacué ce poste pour se porter sur l’habitation Arréguy, à trois lieues de Jacmel.

Le 16 novembre, Dessalines se mit en marche contre cette ville. À son approche, Gautier abandonna Arréguy et y rentra. Birot fit replier sur elle la garnison de Baynet, commandée par un officier français du nom de Geoffroy.

Le 22, l’armée du Nord arriva devant Jacmel. Elle fut partagée en deux divisions. Celle de droite, commandée par Laplume, s’établit à l’ouest de la ville, de la mer à l’habitation Ogé ; celle de gauche, sous les ordres de H.