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traire, tant que rien ne démentira votre conduite passée. Recevez, citoyen général, l’assurance de mon estime et de mon affection. »

Le 25 septembre, encore à Descahos, T. Louverture répondit à cette lettre en témoignant à Hédouville toute sa satisfaction, et pour son discours et pour sa lettre ; il lui promit d’être toujours uni avec lui. « Le même sentiment qui m’a rendu pénibles vos reproches, m’a rendu bien agréable votre lettre qui me rend plus de justice. Ce sentiment inné dans mon âme, que rien ne saurait détruire, prend sa source dans mon attachement à la France, qui ne s’éteindra qu’avec le souffle de ma vie. »


Voilà donc le général en chef réconcilié avec l’agent du Directoire exécutif.

Cependant, dès le 17 septembre, le commissaire Chatel écrivait à ce dernier que le 15, un officier anglais disait à un de ses camarades : « Il y a beaucoup de troubles en Irlande, occasionnés par les Français, qui y ont fait passer des troupes, des munitions et des agitateurs ; mais ils ne tarderont pas à danser le même branle à Saint-Domingue, et nous leur laissons de quoi nous venger des troubles de l’Irlande. »

Le 29, le même commissaire informait Hédouville que l’amiral anglais venait de dire au Môle, — que les blancs du Cap ont été embarqués.

Le 1er octobre, il lui manda encore que l’évacuation du Môle avait été ajournée au 5 ; que T. Louverture, après être venu conférer aux postes avancés avec le général Spencer, avait envoyé le citoyen Caze au Môle, porteur d’une proclamation de lui, du 1er octobre, où il déclarait : « qu’il ne considérera comme émigrés, que ceux qui sui-