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ment transgressé la loi sur la police des cultes, qui n’en reconnaît aucun en les protégeant tous, en assistant en corps à la cérémonie religieuse à la suite de laquelle cette amnistie a eu lieu. »

Nous insistons, par ces détails, sur la question des émigrés, parce qu’elle est devenue plus tard une des principales causes de la guerre civile entre T. Louverture et Rigaud.

Le 6 septembre, étant rendu sur son habitation Descahos, T. Louverture répondit à la lettre d’Hédouville, de la veille, qui lui demandait compte de l’évacuation de Jérémie. Il l’informa de l’arrivée au Port-au-Prince, de Huin dont il avait reçu le rapport ; il lui dit que le pavillon tricolore flottait à Jérémie et dans les lieux de la dépendance ; que les républicains y entrèrent quelques jours après le départ des Anglais ; que l’armée, sous les ordres de Rigaud, y est entrée avec pompe, en observant beaucoup d’ordre. « Ce général vous a rendu compte des détails de cette prise de possession, et vous a délégué un chef de bataillon à ce sujet. »

Il est ainsi prouvé que Rigaud agit encore en cette occasion, d’après les ordres et les instructions du général en chef, et qu’il lui rendit compte aussi de ses opérations.

Les Anglais évacuèrent Jérémie le 20 août, le Corail le 23.

Le témoignage rendu par T. Louverture, de l’ordre que fit observer Rigaud par ses troupes ; ce qu’il a dit ensuite dans son rapport au Directoire exécutif « que la même amnistie que celle pour l’Ouest fut proclamée à Jérémie, détruisent l’assertion de M. Madiou qui prétend, d’après des traditions orales, que Rigaud persécuta les colons royalistes, malgré les recommandations de T. Lou-