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au Môle. Il lui dit que c’était à lui, général en chef de l’armée, qu’il avait désiré remettre la place du Môle, afin de rendre complet l’honneur qu’il avait eu de prendre possession des autres villes ; que sa santé étant altérée, il allait partir pour l’Angleterre dès qu’il aurait réglé les points relatifs à l’évacuation ; mais qu’auparavant, il désirait avoir une entrevue personnelle avec lui, non-seulement pour lui donner de vive voix l’assurance de son estime particulière, mais encore pour convenir avec lui de quelques choses qu’il serait trop long de traiter par correspondance. Le malicieux T. Louverture se plut à transmettre copie de cette dépêche à Hédouville, en lui promettant de lui faire savoir ce que lui dirait Maitland.

Deux jours après, le 29 août, le colonel Dalton, qui était resté au Môle, écrivit à Hédouville qu’il n’avait pu voir Maitland pour convenir d’une nouvelle convention, ce dernier prétextant qu’il était malade ; qu’il avait été invité à se rendre à bord du vaisseau l’Abergavenny, où on le tenait en chartre privée ; qu’enfin, Maitland s’étant ainsi joué de lui, lui avait fait dire par le colonel Stewart, qu’il traiterait définitivement de l’évacuation du Môle avec T. Louverture, puisque Hédouville lui en laissait le choix. Le même jour, Maitland écrivit à l’agent et lui dit sa résolution, en lui annonçant que le colonel Dalton allait retourner au Cap, sa présence au Môle n’ayant plus d’objet.

Après avoir écrit sa lettre du 27 août, T. Louverture était parti de Saint-Marc pour les Gonaïves. Il se rendit ensuite à Jean-Rabel.

Là, il reçut une lettre d’Hédouville, du 31, par laquelle cet agent lui disait qu’il était la dupe de Maitland, puisqu’il ne croyait pas que le général anglais lui avait proposé de (aire traiter de l’évacuation du Môle par le colonel Stewart.