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Il paraît que ce n’est qu’après avoir écrit ces deux lettres du 25 août, à Maitland et à T. Louverture, qu’il reçut la longue lettre de plaintes de ce dernier. Le 26, il y répondit en lui rappelant, de son côté, qu’il lui avait fait lire ses instructions d’après les quelles il exerçait dans la colonie les mêmes pouvoirs que le Directoire exécutif en France ; il lui dit ensuite que les généraux commandant en chef les troupes ne sont tels que pendant une campagne ; qu’en arrivant à Saint-Domingue, il a cru devoir lui continuer son commandement ; que c’est une des mille preuves qu’il lui a données de son estime et de sa confiance ; qu’il l’a autorisé à traiter de l’évacuation des villes de l’Ouest et de celle de Jérémie, en sanctionnant d’avance ce qu’il aurait arrêté, excepté ce qui concerne les émigrés, quoiqu’il pouvait se réserver cette ratification. Il lui rappela les procédés de Maitland, sa correspondance, en disant qu’il a tenu une conduite tortueuse ; mais qu’il s’était empressé de donner avis de tout à T. Louverture.

« Je n’ai pu, ajoute-t-il, déjouer plus complètement la duplicité de Maitland (qui a plus de part que vous ne pouvez le croire dans cette fastidieuse discussion ), qu’en lui mandant que, quoique j’aie le droit de le sommer de tenir la convention signée au Môle, d’après ses pleins pouvoirs et les miens, je consentais à la regarder comme non-avenue, et à en faire une nouvelle d’après les bases arrêtées à Jérémie, et que je vous envoyais l’autorisation de la traiter avec lui, si cela lui convenait davantage. Soyez donc persuadé, général, que, loin de chercher à vous donner des désagrémens, je saisirai, au contraire, les occasions de faire valoir vos services. »

Hédouville repoussa alors le reproche que lui faisait T. Louverture, de se laisser conduire, influencer par des in-