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de la commune de Jean-Rabel, il omit de citer le nom du perfide Delair qui, par son exemple, entraîna les autres qui revinrent sous le drapeau tricolore. Il dit ces paroles : — « Plus de liberté générale à Saint-Domingue, plus de colonie pour la France. Qui voudra attaquer la liberté des noirs sera vaincu.  » Il avait raison, cette fois.

Le 18 brumaire suivant (8 novembre), Eschassériaux présenta un nouveau rapport sur la division du territoire de l’île entière de Saint-Domingue, en cinq départemens désignés ainsi : le Nord, l’Ouest, le Sud, Samana et l’Engaño. Ces départemens furent divisés en cantons ; des tribunaux civils et correctionnels durent y être érigés ; les lieux de leur siège furent fixés, de même que ceux du siège des administrations départementales. Mais ces divisions et subdivisions indiquées à priori, sur le seul examen d’une carte de l’île, prouvèrent le peu de connaissances que les législateurs avaient des localités. Ainsi, pour n’en citer qu’une seule, le département du Sud dut s’étendre jusqu’à la pointe du Lamentin, située à une lieue du Port-au-Prince, devenu le siège de l’administration départementale de l’Ouest. Cette division subsista ainsi jusqu’en 1801.

Quelque temps après la décision survenue sur le rapport d’Eschassériaux relatif aux élections, des réclamations eurent lieu à ce sujet, en même temps que J.-B. Belley cessa ses fonctions au corps législatif dans un tirage au sort pour la sortie des députés[1]. Alors Laveaux présenta un rapport au conseil des Anciens, où il prouva

  1. Il paraît qu’en sortant du corps législatif, il servit dans les armées françaises. Il parvint au grade d’adjudant-général, fut envoyé à Saint-Domingue avec l’expédition de 1801, déporté de là en France, en 1802, et relégué à Belle-Ile-en-Mer où il mourut.