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de cette faculté : il doit donc considérer les Antilles spécialement pour sa patrie, son pays[1].

Misérable distinction que tout cela ! Nouveau motif pour l’historien, qui doit s’inspirer des sentimens religieux et des principes de la saine philosophie, de condamner, de flétrir davantage le régime colonial, fondé par les Européens au détriment de la race noire ! Quelle que soit la couleur des hommes, ils sont tous les enfans de cet Être suprême qui régit l’univers ; et en quelque lieu qu’ils naissent, leur devoir, dicté par la religion et la morale, les oblige à s’aimer comme frères.

  1. Les deux races, blanche et noire, ont été transplantées dans les Antilles. Elles y ont trouvé les aborigènes, race jaune, dont on ne saurait déterminer l’origine. Dieu a voulu que les mulâtres eussent la même couleur. Dépendait-il des blancs et des noirs qu’il en fût autrement ? Mais au fond de toutes ces querelles, nées du régime colonial, ce n’est point la couleur qu’on poursuivait, qu’on persécutait ; mais le principe de la liberté, parce qu’il faisait obstacle aux vues coupables que l’on avait conçues.