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civils, ont, en punition de ce crime, souffert une mort ignominieuse. Brissot, le chef de ce parti, a été accusé de trois crimes capitaux : le premier est celui d’avoir conseillé la mesure d’envoyer ici les commissaires civils…

« Je vous offre, et à votre troupe, les mêmes conditions qui ont été accordées au Môle, la conservation de tout ce qui vous appartient, en outre le rang qu’il plaira à la bonté du roi de vous accorder personnellement. J’ajoute de plus, pour récompenser la confiance que je vous demande pour le gouvernement sous lequel je sers, que la somme de cinq mille livres sterling, faisant celle de cinquante mille écus tournois, vous sera payée personnellement ou déposée à la banque d’Angleterre, à votre ordre, après que vous aurez remis la ville du Port-de-Paix, le fort, l’artillerie, les munitions, etc., dans leur intégrité, entre les mains de l’officier que je nommerai à cet effet, ainsi que les bâtimens armés qui pourraient être dans le port. »

Le 12 février, en envoyant cette lettre à Laveaux, le major James Grant lui en adressa une autre qu’il envoya par un officier en parlementaire. Dans celle-ci, on lui rappelait son ancienne noblesse (il était comte), et on l’informait que Polvérel avait nommé Montbrun, au gouvernement général de la province de l’Ouest, dans le but évident d’exciter sa jalousie.

Laveaux décacheta ces lettres en présence de ses troupes ; il leur en donna lecture, fit ses réponses qu’il leur communiqua de la même manière, et renvoya le parlementaire. Il disait à Whiteiocke :

« La probité et la délicatesse qui animent le cœur d’un Français républicain doivent vous avoir donné la conviction que nous respecterions votre parlementaire : les