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troupes venues avec lui, pour essayer d’opérer au Cap le même mouvement de contre-révolution que Béhague avait opéré aux îles du vent. Cette intrigue paraissait liée aux projets contre-révolutionnaires qui se tramaient en France et sur le continent, à l’apparition des armées étrangères sur le sol de la patrie, et qui occasionnèrent la révolution du 10 août et l’arrestation de Louis XVI.

Les commissaires civils ordonnèrent alors l’arrestation de Blanchelande qu’ils envoyèrent en France pour rendre compte de sa conduite à l’assemblée nationale. La haine des colons l’y poursuivit, leurs commissaires soutinrent les accusations portées contre lui dans la colonie, et il fut guillotiné le 5 avril 1793. Les colons eurent l’infamie de lui reprocher son opposition au décret du 15 mai 1791, qu’il n’avait faite que pour leur plaire, lis lui reprochèrent encore son approbation donnée à l’arrêté coupable de l’assemblée coloniale, du 27 mai 1792, concernant la loi du 4 avril et dont nous avons cité un extrait. Lorsque le rapport fut fait à la convention nationale, au sujet de ces accusations, Brissot fut le seul qui demanda, mais inutilement, l’ajournement de la discussion.

Au moment même où les commissaires civils ordonnaient l’arrestation de Blanchelande, un aviso arriva au Cap, porteur de la nouvelle de la révolution du 10 août. Il transmit aux commissaires le décret du même jour, sanctionné le 17 par le conseil exécutif provisoire, qui confirmait leurs pouvoirs en les fortifiant par de nouvelles dispositions.


La nouvelle reçue au Cap du renversement du trône