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placée pour donner aux formes conservatrices la réalité qu’elles attendent, pour faire grandir les âmes avec les institutions, pour organiser la liberté légale sur les bases, de la liberté politique.

» Mais, elle ne le dissimulera pas. Elle osait s’attendre à être entretenue, des grands intérêts du pays, de ses relations extérieures ; et, sans alléguer la raison constitutionnelle, les circonstances semblaient-lui promettre d’être initiée aux affaires publiques, pour que son concours offrît l’alliance de la conviction et du dévouement. Cependant, elle n’a pas entendu sans une profonde émotion le témoignage que vous rendez du bon esprit qui anime le peuple haïtien. Oui, Président, la confiance de ce peuple en ses chefs est un vrai modèle, il est digne d’être éclairé ; il est digne du bonheur que produisent la sagesse des institutions et ces principes salutaires qui donnent la vie aux États, assurent leur avenir, et les élèvent, au plus haut degré de splendeur et de gloire. Qu’il soit donc permis aux représentans de ses vœux et de ses besoins, de vous exposer encore que son agriculture, son commerce et son industrie, ces sources fécondes de la prospérité ; que le développement de son intelligence, que les progrès auxquels il aspire, que son système monétaire enfin réclament un regard protecteur du Président d’Haïti.

« La Chambre n’en saurait douter ; votre volonté du bien dont elle retrouve l’expression dans ces actes accueillis par l’enthousiasme du patriotisme, salués par les vœux publics, et enregistrés par l’espérance des citoyens, s’accomplira enfin, et les causes du malaise public disparaîtront du sol de notre belle patrie.

» Arrivée à une époque de transition sociale, la cinquième législature a fait de la vérité le palladium de ses