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à sa réception, mais que la Chambre pouvait lui écrire ce qu’elle avait à lui communiquer.

Dans la séance du 8, où sa réponse fut lue, la Chambre se décida à lui adresser un message qui fut exactement le discours que son président Couret avait préparé pour cette occasion. C’était une assurance à lui donner du désir de la représentation nationale de marcher en harmonie avec le pouvoir exécutif, etc. Le lendemain, Boyer répondit à ce message :… « Je m’attendais à une communication de la Chambre sur des objets spéciaux ; mais je n’ai trouvé dans ses paroles que des idées générales sur la bonne harmonie qui doit régner entre les corps constitués et sur les dispositions que témoigne la Chambre de concourir au bonheur du pays. Sans doute, la patrie a dû compter sur tous les fonctionnaires publics… Toujours invariable dans mes principes, les complots de quelques pervers ne sauraient me faire dévier de la ligne que je me suis tracée. »

Cette réponse mit fin à toutes ces communications que la Chambre voulait avoir avec le Président par ses députations, afin de discuter verbalement sur les objets d’intérêt public. Si les opposans en recherchaient incessamment l’occasion, de son côté, Boyer resta convaincu qu’elles étaient parfaitement inutiles.

Malgré sa déclaration, faite publiquement le 20 mai, il proposa à la Chambre un projet de loi sur l’administration des douanes. Il avait été reconnu que celle de 1835 avait tarifé les droits à l’importation des marchandises exotiques à un taux trop élevé, à raison de la loi de la même année qui faisait payer ces droits en monnaies étrangères. Une commission spéciale de fonctionnaires publics fut chargée de remanier le tarif, en appelant même des négocians nationaux et étrangers pour les entendre dans leurs observations