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l’élection du sénateur, sous peine d’être éliminés de son sein. Ils protestèrent contre cette décision, et leur élimination fut prononcée.

De nouvelles destitutions de fonctionnaires de tous rangs suivirent cet acte, à la capitale, aux Cayes et à Jérémie, où l’Opposition se manifesta le plus, en décernant une médaille en or à son chef, H. Dumesle. De nombreuses adresses d’adhésion parvinrent à Boyer sur toutes ces mesures, de la part des officiers supérieurs de l’armée, des magistrats et des fonctionnaires publics.

La Chambre des communes, débarrassée des opposans, rendit diverses lois proposées par le pouvoir exécutif, et celui-ci consulta le Sénat sur les moyens à employer pour améliorer le système monétaire de la République : des mesures lui furent indiquées.

Dans l’année 1840, le chef de l’État en prit plusieurs pour favoriser l’agriculture et le commerce national. Pendant la session législative, diverses lois furent rendues, notamment sur l’érection d’une chapelle qui devait recevoir les restes de Pétion, et sur des modifications introduites au code civil. Des traités furent conclus avec la Grande-Bretagne et la France, dans le but de faciliter la répression de la traite des noirs, qui, par une loi promulguée précédemment, avait été assimilée à la piraterie.

L’année suivante, un traité politique fut signé entre Haïti et la Belgique : il contenait des dispositions, quant au commerce, qui assuraient le traitement fait à la nation la plus favorisée, ainsi qu’il en avait été par les traités conclus avec la France. Mais le Roi des Belges ne le ratifia point, parce qu’il eût désiré des stipulations sur la réciprocité d’avantages, et pour le commerce et pour la navigation des deux pays.