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plusieurs hommes qui ont fixé l’attention publique ; mais quel autre que le général Fabre Geffrard était mieux placé dans l’esprit des populations et de l’armée surtout, pour opérer la récente révolution qui a fait disparaître, comme par enchantement, cet Empire tyrannique qu’un égoïsme sanguinaire fonda sur des cadavres, qu’un stupide fétichisme dirigeait, et qui, pour se perpétuer, joignit la désunion des citoyens et la force brutale, à la corruption et à la honteuse dilapidation des deniers publics ?

On objectera, peut-être, que cet Empire a eu une longue durée, trop longue certainement dans l’intérêt de notre pays. Mais nous répondons d’avance à cette objection : que c’est encore un de ces mystères qui entrent dans les desseins de la Providence. Les nations, comme les individus, ont besoin de grands enseignemens pour leur expérience. Haïti devait faire la sienne au prix de tous les malheurs.

Mais cessons ces réflexions philosophiques, pour parler de la dernière phase de la Révolution de 1843.