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Le 2 février, Boyer publia une proclamation adressée à la nation, pour lui annoncer la révolte survenue dans la plaine des Cayes, ce qui s’en était suivi jusqu’au 30 où les insurgés avaient fui. Il y faisait l’éloge de Borgella, des troupes et des gardes nationales des arrondissemens des Càyes et d’Aquin. En parlant des insurgés, il disait :

« Les pervers ! C’est au nom de la liberté qu’ils méditaient le renversement des institutions qui garantissent à la nation ses droits les plus précieux ! C’est au nom de la morale qu’ils s’apprêtaient à armer les citoyens contre les citoyens, les frères contre les frères, les fils contre leurs pères ! C’est au nom de la civilisation qu’ils voulaient plonger Haïti dans les horreurs de l’anarchie ! Mais le peuple, n’a pas été dupe de leur perfide langage ; mais l’armée s’est montrée ce qu’elle a toujours été, fidèle à la patrie ; mais, la garde nationale n’a pas démenti le dévouement, dont elle est animée pour le maintien de l’ordre et de la constitution. »

Cet acte annonça « que justice serait faite à l’égard des factieux qui ont combiné et dirigé le mouvement insurrectionnel du 28 janvier, et qu’amnistie pleine et entière est accordée à ceux qui n’ont été qu’égarés et qui s’empresseront de faire leur soumission. » Et attendu qu’il importait de concentrer dans une seule direction, tous les moyens destinés à amener la répression de l’insurrection, le général Borgella fut investi du commandement supérieur provisoire dû département du Sud ; les commandans d’arrondissement en dépendant furent enjoints à obéir à tous les ordres qu’il donnerait pour le rétablissement de la tranquillité publique.

À la parade qui eut lieu au Port-au-Prince le dimanche 5 février, les troupes de la garnison furent réunies au com-