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donnerait cette satisfaction, attendu que ses soins constans ont toujours été d’entretenir de bons rapports entre Haïti et la France.

L’amiral Arnous le pria de n’en rien faire, en lui promettant de rapporter lui-même au gouvernement du Roi ce qu’il avait reconnu et appris du Président, pour prouver que le rappel de M. Levasseur devenait une nécessité[1].

Sur cette assurance, Boyer consentit à s’abstenir de la démarche qu’il projetait Il fut arrêté entre le Président et l’amiral que le secrétaire général et le commandant Layrle, du Hussard, régleraient le cérémonial relatif à la reprise des fonctions du consul général ; et ils convinrent entre eux que M. Levasseur adresserait une lettre à ce sujet au Président qui lui ferait répondre favorablement. Cela étant fait, le 1er février dans l’après-midi, le consul général descendit sur le quai, escorté de plusieurs officiers de marine, et précédé de quelques matelots qui portaient le pavillon du consulat. Du quai, il se rendit au palais où le Président l’accueillit, et il alla ensuite au logement qu’il occupait[2].

Au mois d’avril suivant, un bâtiment français arriva au Cap-Haïtien avec des journaux où on lisait : que M. Levasseur serait remplacé dans ses fonctions à Haïti, par M. Baradère, alors consul général de France à Guatémala. Ainsi, l’amiral Arnous avait rempli sa promesse au Président. Mais le nouveau consul général n’avait pas encore paru, quand survint la révolution de 1843.


Le 1er février, toutes les assemblées communales étaient réunies pour l’élection des représentans et de leurs sup-

  1. Cet amiral a confirmé ce que nous avions dit déjà de la conduite honorable de bien des officiers supérieurs de la marine française envers notre pays.
  2. Le Télégraphe du 30 janvier annonça officiellement que M. Levasseur reprenait ses fonctions consulaires.