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quelle ils lui dirent : qu’il conviendrait que les plénipotentiaires haïtiens offrissent eux-mêmes les 60 millions et demandassent le terme de 30 années pour les payer. Cette lettre leur fut communiquée, et l’on reconnut qu’il était convenable, en effet, qu’il en fût ainsi, par rapport à la responsabilité de ces Messieurs envers leur gouvernement dont les instructions étaient formelles.

La 4e conférence eut donc lieu le 9 février. Elle fut précédée d’un entretien particulier qui dura près de deux heures, sur la demande des plénipotentiaires français qui désiraient, disaient-ils, régler « quelques points secondaires des deux traités, à l’amiable, » avant d’entrer en conférence officielle où tout devient ordinairement définitif.

Ces points secondaires consistaient à renoncer, de la part des plénipotentiaires haïtiens, à l’article du traité politique relatif « aux ministres publics, » et à consentir à ce que le gouvernement d’Haïti donnât une « déclaration écrite particulière » pour le payement de l’emprunt, et une autre pour celui des 700 mille francs restant dus à la France sur le premier cinquième de l’indemnité ; et de plus, à l’insertion, dans le traité financier, d’une « clause comminatoire » par laquelle « la République, en cas de l’inexécution même de l’une des annuités du solde de l’indemnité, serait replacée dans les termes et les conditions de l’ordonnance de 1825 ; » c’est-à-dire, surtout, qu’Haïti s’obligerait à payer les 120 millions.

Or, déjà, dans la 2e conférence, MM. de Las Cases et Baudin avaient parlé d’une garantie, en termes vagues, que leurs instructions leur prescrivaient d’obtenir du gouvernement haïtien pour l’exécution du traité financier, et ils avaient semblé ne pas vouloir insister à cet égard. Main-