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Antilles, à l’exception des îles de Saint-Thomas et de Curaçao, sur la demande expresse de leurs gouverneurs. Les plénipontentiaires français, en admettant la réciprocité, déclarèrent qu’ils n’entendaient pas faire de leur demande l’objet d’un nouvel article du traité politique, mais seulement obtenir une promesse à cet égard, consignée dans les procès-verbaux des conférences : ce qui fut consenti, après que le sénateur Frémont eût exprimé le vœu ardent en faveur de la liberté des esclaves des colonies françaises, dont la malheureuse position était la seule cause de ce débat.

Après ce débat, survint la continuation de la discussion relative au chiffre du solde de l’indemnité. Toutes les argumens employés de part et d’autre furent repris et développés de nouveau pendant cette séance de cinq heures. Les plénipontentiaires haïtiens prirent tous part à cette descussion, en invoquant leur bonne foi par la communication qu’ils avaient donné des comptes généreux, dont l’examen avait dû convaincre leurs adversaires des ressources excessivement bornées de la République ; ils maintinrent le chiffre du solde à fixer, à 50 millions. Mais, de leur côté, les plénipontentiaires français semblaient être liés par leurs instructions pour exiger les 70 millions ; et ceux de la République pensèrent qu’ils ne pouvaient guère consentir au chiffre de 50 millions, et que, pour qu’ils acceptassent celui de 60 millions qui n’avait pas encore été offert, il fallait qu’ils prouvassent à leur gouvernement qu’ils avaient employé les argumens les plus propres à justifier leur conduite par cette adhésion ; car eux-mêmes voyaient bien que leurs adversaires étaient disposés à accorder plus que 50 millions, et ils demandèrent que la 4e conférence fût renvoyée au mercredi 7 février. Dans l’après-midi du 5, les plénipoten-