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toutes les questions entre Haïti et la France, et qu’il ne fût point fait mention de l’ordonnance de 1825, source de toutes les difficultés entre elles depuis treize ans. Tous ses collègues appuyèrent sa proposition. MM. de Las Cases et Baudin se levèrent pour l’examiner en particulier ; et après avoir délibéré entre eux, ils l’adoptèrent, à la grande statisfaction des plénipontentiaires haïtiens. On rédigea immédiatement le préambule du traité politique, à peu près comme il a été publié.

M.S. Villevaleix proposa une autre rédaction que celle présentée pour l’art. 1er, et fut appyé par le général Inginac. Le sénateur Ardouin, ayant remarqué que ses collègues ne parlaient point de la clause « de la renonciation, par S. M. le Roi des Français, pour lui, ses héritiers et successeurs, à toutes prétentions de souveraineté sur Haïti, » — clause portée dans les instructions dont lecture avait été donnée en présence de Boyer qui paraissait y tenir beaucoup, — il proposa de l’insérer dans cet article. MM. de Las Cases et Baudin objectèrent que cette clause « pourrait entraîner pour l’avenir des difficultés, » et le général Inginac et M. S. Villevaleix adhérèrent à cette objection, à la grande surprise du sénateur Ardouin qui insista sur sa proposition, en disant que c’était pour se conformer aux instructions du Président d’Haïti. Il ne fut pas moins surpris d’entendre ses deux collègues dire, qu’il y avait erreur de sa part. Accusé ainsi de légèreté, il exigea la lecture de cette partie des instructions et reconnut que cette clause de renonciation avait été effectivement retranchée, mais à l’insu des troi sénateurs[1]. Toutefois, les ins-

  1. Je ne cite cette particularité, que parce qu’elle est constatée au procès-verbal de la première conférence. On avait tout simplement oublié d’avertir les trois sénateurs de cettre modification.