Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 10.djvu/304

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aspirer : nous les avons posés dans nos règlemens, pour leur présenter notre premier tribut d’hommage, et là, ils ont attesté que le respect de la liberté est consécrateur du pouvoir ; là, nous vous avons offert de nouvelles garanties de la sincérité de notre dévouement, nous avons lié notre conscience à nos devoirs par le serment solennel de ne jamais les trahir.

» Vous lui direz aussi : — que dans l’examen des comptes généraux de la République, vous avez taché de répandre la lumière sur toutes les parties où il était de son intérêt d’être éclairé ; et elle se convaincra que les transactions les plus importantes doivent cesser d’être un mystère pour elle, qu’elle peut aujourd’hui embrasser d’un seul coup d’œil le tableau de ses dépenses et de ses revenus ; et son bon sens lui révélera que les sources de la prospérité publique ne sont pas taries, mais qu’il faut, pour les développer, renoncer à ces vieilles théories minées par le temps et dont l’expérience a démontré l’illusion, et à ces utopies qui n’ont d’autres bases que le désir imprudent d’innover ; qu’il ne faut s’arrêter qu’aux utiles et salutaires pensées de régénérer l’État dans ses institutions.

» Vous direz à cette nation intéressante, mais souvent froissée dans ses espérances : — l’ignorance et la mauvaise foi avaient osé mettre en doute le droit qu’ont vos mandataires d’exprimer vos sentimens, vos vœux et vos besoins ; elles contestaient à votre représentation la puissance d’opinion ! mais terrassées par l’Hercule de la raison, — l’évidence, — elles se sont vues forcées de fléchir la tête devant ces principes proclamés par la liberté en présence des siècles.

« Vous direz : — vos députés ont fait usage du droit le plus précieux à l’existence du corps social ; ils ont soutenu