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cessité d’obtenir les garanties que nous avons jusqu’ici vainement demandées pour la reconnaissance explicite de notre indépendance, nous commandent d’en subordonner la liquidation à la conclusion du traité dont il a été parlé plus haut : le simple bon sens indique qu’Haïti ne peut pas s’épuiser en sacrifices pour l’entière libération de cette dette politique, sans avoir préalablement obtenu les garanties pour lesquelles elle a consenti de la souscrire.

« Tels sont, citoyens sénateurs, les développemens que j’ai cru utile de consigner ici pour vous communiquer toute ma pensée. Je réclame maintenant le concours de votre opinion motivée pour être éclairé sur la ligne de conduite qu’il convient le mieux de suivre en cette occurrence. Si, toutefois, ce qu’à Dieu ne plaise, il fallait un jour défendre les droits de la République, en repoussant une agression, à la suite des prétentions ou des exigences inadmissibles, ma détermination connue est invariable ; mais la pensée du Sénat, manifestée sur ce point dans sa réponse, me serait également satisfaisante.

» J’ai l’honneur, etc.,
Signé : Boyer. »

Le Sénat prit connaissance de ce message, à huis-clos, et y répondit par celui qui suit, adopté à l’unanimité.

« Maison nationale, au Port-au-Prince,
le 15 janvier 1855, etc. »
« Président,

« Le Sénat a l’honneur de vous accuser réception de votre message en date du 11 de ce mois, par lequel vous lui avez transmis en communication divers documens relatifs aux négociations entamées par le gouvernement haïtien avec le gouvernement français, depuis le mois de mai 1833 : votre message ayant encore pour but de réclamer du Sénat le concours de son opinion motivée pour être éclairé sur la