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récolte du café et des autres denrées, la République eut à regretter la mort du général Marion, le 20 novembre suivant, survenue par l’excès des fatigues qu’il éprouva en s’occupant, avec une activité bien louable, de faire réparer les maux de la ville des Cayes et de son arrondissement. Cet administrateur éclairé emporta également les regrets de la population qui était confiée à sa haute direction.

Revenu à la capitale, Boyer ouvrit la session législative le 14 septembre. Dans son discours d’usage, il annonça aux représentans l’infructueux résultat des négociations avec la France, en termes qui ménageaient la susceptibilité de cette puissance et de son gouvernement, et tels qu’il convenait à la dignité de celui d’Haïti de s’exprimer à cet égard. Diverses lois furent proposées par le Président, pour exempter des droits, pendant plus d’une année, les matériaux importés dans les ports du Sud ; pour exempter ses industriels, durant 1832, du droit de patentes, et ses propriétaires de l’impôt foncier ; pour ouvrir au commerce étranger les ports d’Aquin, de l’Anse-d’Eynaud, de Miragoane, du Port-de-Paix et de Saint-Marc, qui avaient été fermés en 1826. Une loi décréta la fondation d’une ville à la Coupe, sous le nom de Pétion, consacrant ainsi ce que le Président avait déjà décidé ; et enfin, une dernière loi régla le tarif des frais à percevoir dans les actes des justices de paix, afin de diminuer les charges du peuple.

Pendant qu’il était aux Cayes, Boyer avait reçu avis de quelques troubles qui semblaient menacer la tranquillité publique dans l’arrondissement de Saint-Marc. Arrivé à l’Anse-à-Veau, d’autres nouvelles lui parvinrent à ce sujet, et dès qu’il fut rendu à la capitale, il chargea le général Inginac de se porter sur les lieux, afin de s’assurer des faits et de lui faire un rapport. Ces faits provenaient de