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qu’il en avait été déjà convenu, sauf à amortir successivement cet énorme capital. Quant au traité de commerce et de navigation, la rédaction devait en être telle, qu’elle ferait disparaître les ambiguïtés renfermées dans les formes et les clauses de l’ordonnance du 17 avril 1825. En tout ceci, certainement, le gouvernement haïtien ne proposait, ne demandait que des stipulations fort raisonnables ; et il y avait droit, par la déclaration spontanée de M. de Mackau, par la confiance qu’on avait mise dans ses paroles et ses promesses, même encore par les projets déjà préparés par les autres agents français pour arriver à une solution.

Après avoir démontré au négociateur haïtien la convenance et la nécessité d’obtenir du gouvernement français l’adoption de l’un ou de l’autre des articles additionnels, qui ferait partie intégrante de la convention ou du traité, et prévu le cas où l’un de ces actes ne pourrait être ratifié, — « ce qui entraînerait la non-ratification de l’autre, parce qu’ils étaient liés l’un à l’autre ; » le Président lui disait : « que le succès de la négociation était tout entier dans l’admission de l’un des deux articles additionnels ; » et que s’il ne pouvait obtenir ce point décisif, il devrait demander ses passeports pour revenir à Haïti.

Toutefois, Boyer ajouta dans ses instructions :

« Comme il pourrait se faire cependant que, par des combinaisons qu’il est bon de prévoir, le gouvernement français, tout en rejetant les deux articles additionnels, vous proposât des facilités équivalentes, par exemple : — que les payemens se feront en Haïti et au pair de la gourde haïtienne, ainsi qu’il avait été convenu en 1829 avec M. Molien ; ou bien encore : — que la République ne payera que le capital de sa dette, ou du moins ne payera d’intérêt que sur les annuités ou les portions d’annuité