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LE CORPS FRANC DES VOSGES.

sans occasionner de lésion grave. Nous verrons ce jeune officier, plein d’ardeur et de patriotisme, sa blessure à peine fermée, rejoindre le corps franc, dans le mois de décembre.

À notre arrivée dans le voisinage de la Bourgonce, nous eûmes devant les yeux un spectacle navrant : des compagnies entières, des bataillons quittaient le champ de bataille. Les soldats récriminaient contre leurs chefs, une partie s’arrêtaient, les uns pour arranger leur chaussure, les autres pour faire leur toilette ; pas la moindre trace de poursuite de la part de l’ennemi et pourtant tout le monde s’en allait.

Le général Dupré, la figure bandée, revenait blessé assez grièvement, navré de ce spectacle. Il nous prescrivit de garnir les bois et de protéger la retraite de la petite armée qui se retira le soir à Bruyères et le lendemain sur la ligne de la Vologne.

Lorsque la nuit fut avancée et qu’on fut certain du repos de l’ennemi, les six compagnies furent placées : une à la ferme de Mont-Repos où se trouvaient déjà les deux compagnies de francs-tireurs bretons, une à la Gravelle, une au mont du Haut-Jacques pour surveiller la route de Saint