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LA TOUR DE CONANN.

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nations; mais ils accomplirent cette cérémonie avec tant de conscience et d’entrain, qu’ils y brisèrent le sommet de leurs fronts, la pointe de leur nez, le bout de leurs genoux, les extrémités de leurs coudes, et qu’enfin les trois quarts d’entre eux y perdirent la vie (1).

& 9.

Le désastre de la tour de Conann d'après les documents irlandais.

Le mythe de Tigernmas, seigneur de la Mort, et, de son règne désastreux sur les descendants de Miled, n’est qu’une variante ou une forme différente du récit où l’on trouve racontée la domination tyrannique exercée sur les fils de Némed par les Fomôré et par leur terrible roi Conann fils de Febar, établi dans sa tour, la tour de Conann, tur Conaind ou Conainn, qui, suivant les évhéméristes irlandais, était située dans l’île de Tory, à la pointe nord-ouest de l’Irlande. L’excès de la tyrannie de Conann produisit la révolte. Conduits par trois

(1) On peut consulter là-dessus 1° la préface en prose du chapitre du Dinn-senchus consacré à Mag Slechta ; elle a été publiée par O’Conor, Bibliotheca manuscripta Stowensis, p. 40-41, d’après le manuscrit Stowe 1: 2° le texte en vers du même chapitre du Dinnsenchus, dans le Livre de Leinster, p. 213, col. 2, lignes 51 et suivantes; 3° le Lebar gabala, dans le Livre de Leinster, p. !6, col. 2, lignes 19-21,26-32; p. 17,col. 1, lignes 20,21.