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traduire ainsi : « De mélodieux bairtne (poèmes bardiques) font retentir, au milieu de flots de bière, un nom, celui d’Aed.[1] »

On rencontre aussi le mot bairtne, poème bardique, dans le morceau le plus célèbre du plus important des cycles épiques irlandais, dans l’enlèvement du taureau de Cûalgné, section intitulée : Combat de Ferdiad. Le manuscrit le plus ancien de cette partie de l’épopée est le Livre de Leinster, écrit au milieu du douzième siècle et appartenant à la bibliothèque de l’Université d’Irlande. La reine Medb de Connaught, s’adressant à Ferdiad, qui va combattre pour elle le héros Cûchulainn, lui parle de la troupe qui chante les bairtne ou poésies bardiques, lucht na bairddne[2].

Il est encore question de bairtne dans la Vie tripartite de saint Patrice, telle qu’on la trouve au British Museum dans le manuscrit Egerton 93, dont cette partie a été écrite en 1477. D’après cette vie, au moment où saint Patrice projette avec Dubthach, chef des file d’Irlande, que Fiacc sera le premier Irlandais élevé à l’épiscopat, Fiacc est absent ; il se trouve dans le pays de Connaught, où il était allé avec une poésie bardique ou bairtne pour les rois[3].

  1. « Arbeittet bairtni bindi, tri taith-liani ainmm Aeda. » Irische Texte, p.320.
  2. Livre de Leinster, p. 81, col. 2, ligne 30. Ce passage a été publié par W. K. Sullivan, chez O’Curry, Manners and Customs, t. III, p. 418.
  3. « Dochoid huaim-se hi tir Condacht com-bairtni donaibrigaib. » Whtttey Stokes, Goidelica, 2e édit., p. 87.