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LEÇON D’OUVERTURE.

On écrivait déjà des livres en irlandais au septième, peut-être même au sixième siècle de notre ère, et la bibliothèque de Milan contient un manuscrit irlandais qui paraît avoir été écrit au huitième siècle[1]. L’Irlande possède une littérature épique considérable, dont les plus anciens monuments, conservés d’abord par la tradition orale, ont été mis par écrit vers le septième siècle, et parmi les nombreux manuscrits qui la conservent, il en est un qui remonte à la fin du onzième siècle, un autre au milieu du douzième[2]. La découverte de la langue dans laquelle ces vieux textes sont écrits remonte à Zeuss, auteur d’une Grammatica celtica dont la première édition date de l’année 1853[3]. Les premiers savants qui aient mis en lumière les trésors

    teur a donné une seconde édition en 1872 : Voir ses Etudes d’archéologie celtique, p. 71.

  1. Différentes parties de ce ms. ont été publiées par Zeuss dans sa Grammaire; par M. Nigra, Revue celtique, I, 66-84 ; par M. Whitley Stokes, Goidelica, 2e édit., p. 17-51 et, en dernier lieu, par M. Ascoli, Il codice irlandese dell’ Ambrosiana (avec photogravure d’une page), Turin, 1878, in-8o, 112 pages. — Il existe aussi des ms. irlandais du neuvième siècle. Celui de Saint-Gall, n°904, a été publié par M. Ascoli, dans le second volume du même ouvrage ; celui d’Armagh, par M. Whitley Stokes, Goidelica; et M. Gilbert en a donné un fac-similé dans ses National Manuscripts of Ireland. Sur les autres, voir Zimmer, Glossæ hiberniæ, Berlin, 1881.
  2. Ils ont été tous deux publiés intégralement en fac-similé par l’Académie royale d’Irlande, l’un en 1840, l’autre en 1880. Il en sera question encore plus loin.
  3. Il faut se servir aujourd’hui de la seconde édition, publiée à Berlin par Ebel en 1872.