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cause principale le développement considérable de la puissance romaine. Les Romains qui avaient commencé la conquête de la Gaule cisalpine en l’an 283 avant notre ère, la terminèrent moins d’un siècle plus tard, vers l’année 191. La soumission de l’Espagne demanda moins de temps : l’hégémonie gauloise y avait été détruite par les Carthaginois, de 236 à 219 ; les Romains y substituèrent leur suprématie à celle de Carthage pendant la seconde guerre punique, de 218 à 206. La conquête de la Gaule transalpine commença dans le siècle suivant ; les Romains y firent leur première guerre en 123, et c’est en 51 que se termina la lutte mémorable de César contre les efforts réunis des populations indépendantes de cette contrée. L’asservissement des Celtes de la Gaule transalpine fut suivi de près par la conquête des pays celtiques situés sur la rive droite du Danube dans tout son cours. Ce fut Auguste qui compléta ainsi l’œuvre de son père adoptif. Les Celtes de Vindélicie, de Rhétie, de Norique, de Pannonie et de Mésie devinrent sujets de l’empire romain. Dans le siècle suivant, la domination romaine s’étendit sur la plus grande partie de la Grande-Bretagne. La conquête de cette île, sauf sa région la plus septentrionale, commença l’an 43 de notre ère et se termina en l’année 85. Depuis la bataille de Vadimon et la conquête du pays des Senons d’Italie, il s’était écoulé trois cent soixante-huit ans. La résistance avait été souvent glorieuse, quelquefois héroïque, mais toujours impuissante.