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la vision sera imparfaite ; alors on ne pourra pas employer utilement de forts grossissements.

Le fait se rattache d’ailleurs à une cause physique évidente. Tout le monde comprendra, en effet, qu’un miroir de télescope, pendant qu’il se réchauffe dans sa monture, ou pendant qu’il se refroidit, n’a pas la même température sur tous ses points ; que la suite nécessaire de cette inégale distribution de la chaleur doit être une déformation de la surface polie et réfléchissante du miroir et une imperfection dans l’image focale.

On rend compte de la même manière, de l’allongement de foyer qu’Herschel remarquait dans ses télescopes à miroirs métalliques[1], quand il les appliquait à l’observation du Soleil. Cette explication, le célèbre astronome l’a confirmée, en plaçant près du miroir, en avant ou en arrière, un petit boulet de fer chaud. Les rayons calorifiques partant du boulet, échauffaient inégalement le miroir de métal et le déformaient en allongeant son foyer.

Quand on veut comparer théoriquement, sous le rapport de la clarté, un télescope à une lunette ; en d’autres termes, quand on veut savoir si un instrument, où l’image destinée à l’amplification se forme par voie de réflexion sur un miroir courbe, donne plus ou moins de lumière qu’un autre instrument dans lequel cette même image s’engendre par réfraction à travers une lentille de verre, il faut soigneusement tenir compte des pertes qui s’opèrent dans la transmission à travers les verres et dans

  1. Le Soleil occasionne un effet inverse ; il produit un raccourcissement de la distance focale, quand le miroir du télescope est en verre. On ne sait pas encore la cause de cette anomalie.