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leurs centres, et qu’il y aura une inondation universelle lorsque ces mêmes astres correspondront ensemble au Capricorne. »

L’alternat de cataclysmes et de conflagrations n’était pas admis généralement. Certains philosophes ne croyaient qu’à des déluges ; d’autres qu’à des incendies. Il en existait enfin qui, assimilant les âges du monde à ceux de l’homme, voyaient la nature croître en force et en vigueur pendant la première moitié de la grande année, et marcher ensuite, durant la seconde moitié, vers la décrépitude. Quant à Platon, il s’était rangé à l’opinion que le monde, au premier jour du grand cycle, possède le maximum de force, et qu’à partir de là, tout décroît, tout s’affaiblit graduellement. La tradition sur les quatre âges caractérisés par quatre métaux, est la traduction vulgaire de l’idée de Platon.

Ces restes des opinions antiques concernant la grande année ont donné lieu, depuis l’ère chrétienne, à l’invention de diverses théories contre lesquelles l’Église a souvent lancé ses anathèmes, la théorie, par exemple, professée dans l’Université de Paris : « Que dans le temps employé par les corps célestes à revenir aux mêmes points, on voit se reproduire sans cesse la même série d’événements. »

Les anciens tombèrent encore moins d’accord sur la longueur de la grande année que sur sa signification. Les uns portèrent cette longueur jusqu’à 6 570 000 ans, d’autres la réduisirent à quelques centaines d’années. Cicéron, dans le Songe de Scipion, dit qu’il n’ose pas décider de combien de siècles l’année parfaite se compose.