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quoique beaucoup plus voisines de l’équateur, cette limite est seulement à 4 800 mètres, comme l’indique le tableau précédent.

En traversant le passage des Altos de Tolède, dans le mois d’octobre, M. Pentland trouva que sur l’Inchocajo, qui appartient à la Cordillère occidentale, la limite inférieure des neiges était de 400 mètres au-dessus du passage ou de 5 130 mètres au-dessus de la mer.

Déjà le revers septentrional de l’Himalaya avait présenté une semblable anomalie, et par une cause toute pareille : je veux parler de l’influence que les grands plateaux doivent nécessairement exercer sur la loi du décroissement de la chaleur dans l’atmosphère. Il est évident que si cette loi avait été trouvée pour une atmosphère libre, à l’aide de voyages aérostatiques, les nombres qu’elle fournirait feraient connaître à peu près la température des diverses zones d’une montagne, quand cette montagne, isolée, s’élancerait rapidement dans les airs en s’appuyant sur une base peu étendue et située au niveau de la mer. Il n’en serait plus de même, à beaucoup près, si la montagne était assise sur un large plateau déjà élevé à parité de hauteur ; la température se trouverait alors sensiblement plus grande que dans le premier cas. C’est aussi par l’influence du plateau sur lequel les deux Cordillères du Pérou reposent, qu’on expliquera comment la vie organique s’y conserve si haut. Dans les Andes du Mexique, entre le 18e et le 19e degré de latitude nord, toute végétation disparaît à la hauteur de 4 290 mètres, tandis qu’au Pérou, sur le prolongement de la même chaîne, non-seulement il existe