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Burckhardt allant de Tor à Suez, vit une outre perdre en une matinée le tiers de son eau, par l’évaporation qu’occasionna le semoum. Ce voyageur est persuadé qu’il y a de très-grandes exagérations dans tous les récits qu’on a publiés sur les effets désastreux de ce vent ; il s’y est exposé fréquemment sans en être incommodé d’une manière remarquable, et n’a pas entendu citer une circonstance bien authentique où ce vent ait occasionné la mort d’un homme ou celle d’aucun animal.

Des tourbillons, des espèces de trombes, se joignent fréquemment au semoum, et enlèvent dans les airs, jusqu’à une grande hauteur, des masses de sable qui donnent à l’atmosphère une teinte rouge, orange et même bleuâtre, suivant l’espèce de teinte du terrain ; le jaune cependant prédomine. La poussière augmente toujours notablement la température de l’atmosphère.

En mai 1813, à Esné, dans la haute Égypte, pendant le semoum, Burckhardt trouva que le thermomètre montait à l’ombre jusqu’à 49°,4 centigrades. Mais cette chaleur excessive ne dure guère jamais plus d’un quart d’heure ; aussitôt que la poussière s’abat, le thermomètre baisse. Les Arabes se couvrent la tête pour se garantir du sable flottant, et non pas, comme on l’a dit, dans la vue d’empêcher que l’air ne les frappe directement ; Burckhardt ne les a jamais vus se coucher la face contre terre.

Le chamsin, très-remarquable par sa température élevée, dure 50 jours, ainsi que l’indique son nom dans la langue du pays ; il commence environ 25 jours avant l’équinoxe du printemps pour finir 25 jours après.

En Europe, on connaît le sirocco d’Italie et le solano