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épidémiques disparaissent aussi, comme par enchantement. Telle est enfin l’influence salutaire de ce vent, que pendant sa durée, l’infection ne peut pas être communiquée, même par l’art. Voici le fait sur lequel se fonde cette assertion ; il est rapporté par un ancien voyageur anglais, Mathieu Dobson :

En 1770, il y avait à Whydah, un bâtiment anglais, the Unity, chargé de plus de 300 nègres. La petite vérole s’étant déclarée chez quelques-uns de ces esclaves, le propriétaire se décida à l’inoculer aux autres. Tous ceux chez lesquels on pratiqua l’opération avant le souffle de l’harmattan gagnèrent la maladie. Soixante-dix furent inoculés le deuxième jour après que l’harmattan avait commencé à se faire sentir : aucun d’eux n’eut ni maladie ni éruption. Toutefois, quelques semaines après, à une époque où l’harmattan ne régnait plus, ces mêmes individus prirent la petite vérole, soit naturellement, soit artificiellement. Ajoutons que pendant cette seconde éruption de la maladie, l’harmattan ayant recommencé à souffler, les soixante-neuf esclaves qui en étaient attaqués furent tous guéris.

Le pays que traverse l’harmattan avant d’atteindre la côte se compose, jusqu’à la distance de plus de 100 lieues, de plaines de verdure entièrement ouvertes, et de quelques bois de peu d’étendue. On y trouve çà et là un petit nombre de rivières et de lacs peu considérables.

Le semoum, vent empoisonné du Désert, est un vent violent du sud-est. Il dessèche les outres dans lesquelles les voyageurs réunis en caravanes portent leur eau, et c’est par là surtout qu’il est à craindre. En juin 1815,