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vides partiels atmosphériques, ou les courants ascendants qui se produisent à telle ou telle époque et dans telle ou telle région des continents et des mers. Les lieux où ces diminutions de densité se manifestent deviennent autant de centres vers lesquels les atmosphères circonvoisines affluent ou se précipitent. Jusqu’ici il n’a été question que de vents modérés. Prouvons par quelques faits que des vents très-violents, que de véritables ouragans sont quelquefois aussi des vents d’aspiration.

Le 21 octobre 1743, Franklin se préparait à observer une éclipse de Lune qui devait commencer à Philadelphie vers les 9 heures. Un ouragan du nord-est se manifesta, dès les 7 heures, avec une grande violence, avec son accompagnement ordinaire d’épais nuages et rendit l’observation impossible. Eh bien, à Boston, situé à environ 140 lieues au nord-est de Philadelphie, on put très-bien observer l’éclipse, l’ouragan s’y fit sentir deux heures plus tard que dans cette dernière ville. En faisant une enquête sur ce phénomène, Franklin trouva que le commencement du même ouragan avait été toujours plus tardif à mesure qu’on remontait davantage vers le nord-est.

On trouve dans un Mémoire du capitaine Tillard, sur la formation de l’île Sabrina, dans les Açores, en 1811, le passage suivant : « Le nuage de fumée (qui sortait du volcan) s’élevait beaucoup plus haut que les cendres ; de grandes masses moutonneuses s’étendaient graduellement dans la direction du vent, en une couche horizontale, et tiraient à elles une quantité de trombes qui ajoutaient beaucoup à la beauté de la scène. »