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résulte de la combinaison de ces deux effets des vents constants, nommés vents alizés, d’un vieux mot français qui signifie l’uniformité, la constance ; ces vents auront nécessairement, en toute saison, si d’autres causes n’interviennent pas dans le phénomène, la direction du nord-est dans l’hémisphère boréal, et celle du sud-est dans l’hémisphère austral. Il est bien entendu que beaucoup de circonstances locales pourront apporter des changements à ce résultat théorique. Ainsi, comme l’a appris le capitaine Basil Hall, entre et 22° de latitude nord, on trouve un vent d’ouest à peu près permanent sur la mer qui baigne la côte occidentale du Mexique, de Panama à la péninsule de Californie.

Lorsqu’il s’éloigne des régions équatoriales, et à mesure qu’il se rapproche des zones tempérées sur lesquelles il va retomber en les refroidissant, le courant supérieur rencontre des couches d’air animées d’une moindre vitesse dans le sens du mouvement diurne. Il en résulte que le retour des vents alizés donne lieu dans les zones tempérées à un vent qui souffle du sud-ouest pour l’hémisphère boréal, et du nord-ouest pour l’hémisphère austral. C’est cette circonstance qui explique comment à Paris le vent souffle plus souvent du sud-ouest que de toute autre direction.

Dès les premières disputes sur le mouvement réel de la Terre, les coperniciens présentèrent les vents alizés comme une preuve du mouvement de rotation diurne, dirigé de l’occident à l’orient. Le vent alizé était à leurs yeux, comme le rapporte Cassini dans son Mémoire de 1693 sur la lumière zodiacale, une simple illusion.