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partie de la journée jusque vers les cinq ou six heures du soir. La cause de ce vent est facile à trouver, d’après l’expérience de Franklin : il dépend en effet, évidemment, des échauffements inégaux que l’action des rayons solaires fait éprouver aux terres continentales et à l’Océan.

Chaque jour, lorsque, à partir de neuf heures du matin, la température de la côte commence à dépasser la température moyenne qui est toujours à peu près celle de la mer, l’air qui repose sur celle-ci souffle vers la terre. Après neuf heures du soir, au contraire, lorsque la température de la côte est retombée au-dessous de la moyenne, l’air reflue de la terre vers la mer. À la brise de mer ou du matin succède ainsi chaque jour, après quelques heures de calme, la brise du soir ou de terre. Les marins profitent de ces deux vents pour entrer dans les ports ou pour en sortir.

À propos de cette explication des brises de terre et de mer, je consignerai ici une remarque qui me paraît propre à expliquer pourquoi, sur la côte orientale des États-Unis, la température, en été, est si excessive. Si je ne me trompe, la brise de mer, ce vent modérateur des températures, ne peut pas exister sur cette partie des côtes des États-Unis, toutes les fois que le vent d’ouest y souffle. Ce dernier vent, en effet, doit refouler le vent de direction contraire qui, sans cela, se serait répandu de l’Atlantique sur toute l’étendue des côtes des États-Unis.

Les brises cessent de se faire sentir à une petite distance des côtes, et à leur place règnent en mer les vents qu’on appelle des moussons, mot qui vient de l’arabe et signifie saisons, parce que ces vents soufflent six mois dans un