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Malouines, sera plus froide que sa position géographique n’aurait porté à le supposer. La température moyenne de ces îles et celle du continent américain, modifiées par la température moyenne anormale des mers environnantes, devront donc être plus faibles que la température des points semblablement situés au nord de l’équateur, mais dans le voisinage desquels, à cause de l’étendue restreinte des mers, il ne s’est opéré qu’une évaporation beaucoup moins considérable.

Citons une seconde cause qui contribue aussi à rendre la mer, dans le voisinage des Malouines, plus froide qu’elle ne l’est dans nos climats. Là où la mer est plus étendue, il doit se former en hiver une plus grande quantité de glace ; lorsque, dans la saison chaude, cette glace se fondra, elle empruntera la chaleur nécessaire à son changement d’état aux couches liquides sur lesquelles elle flotte. Il est vrai qu’antérieurement, au moment de sa congélation, les couches de l’Océan en se gelant, c’est-à-dire en devenant solides, avaient dû abandonner toute la chaleur latente qui constitue la différence entre l’eau liquide et la glace (chap. ix, p. 550) ; mais cette déperdition de chaleur s’était faite en partie au profit de l’atmosphère environnante, et les vents avaient disséminé la chaleur rendue libre dans toutes les régions du globe. Il est évident que cette cause de la basse température de la mer dans le parallèle des Malouines ne s’exerce pas au même degré sur les parallèles aquatiques moins étendus qui, dans l’hémisphère nord, sont compris entre l’Amérique et l’Ancien continent.