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Les atmosphères des différentes régions du globe se mêlent entre elles par l’action des vents forts ou des courants de moindre vitesse. L’Océan, à cause de sa grande étendue, doit donc jouer un rôle immense sur le caractère des climats continentaux dans toutes les régions que son atmosphère particulière va visiter. L’étude des changements de température de l’atmosphère océanique et celle des directions du vent, peut donc seule conduire à une juste appréciation de certains climats.

Si l’on fait passer un parallèle à l’équateur par les îles Malouines, par exemple, à peine rencontrera-t-il dans son parcours quelque portion de terre de l’Amérique ; tout le reste de cette ligne se développera sur l’Océan. Le parallèle en question sera donc, dans toute son étendue, le siége d’une évaporation considérable qui s’opérera à l’aide d’une forte quantité de chaleur enlevée aux eaux de la mer ; il est vrai que la chaleur latente renfermée dans cette vapeur et dans les nuages qui en sont la conséquence, sera abandonnée au moment de la transformation des nuages en pluie. Mais il faut remarquer que cette transformation ne s’effectuera pas exactement dans la verticale du lieu océanique d’où la vapeur s’est élevée, que les vents peuvent transporter les nuages, et même l’atmosphère non nuageuse dans laquelle définitivement ils se forment, fort loin de leur situation originelle, et que la restitution de chaleur que les vapeurs abandonnent à l’atmosphère ou aux eaux de l’Océan au moment de leur transformation en pluie, s’effectuera au profit d’une région très-différente de celle où l’évaporation avait commencé. De là la conséquence que la mer, dans le parallèle des îles