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degrés de l’eau ont été employés à désagréger les molécules de la glace, à se combiner avec elles sans les échauffer.

L’eau à zéro et la glace à zéro diffèrent donc dans leur composition intime. Le liquide renferme de plus que le solide 79 degrés de chaleur, mais d’une chaleur combinée, non sensible au thermomètre, d’une chaleur que, pour cette raison, on a appelée latente.

La comparaison de l’eau bouillante à la vapeur qui s’en dégage, et dont la température est aussi de 100° centigrades, conduira à des résultats analogues, mais plus frappants encore.

La vapeur d’eau se condense, redevient de l’eau liquide, lorsqu’elle traverse de l’eau dont la température est au-dessous de 100° centigrades. Ceci posé, prenons 5kil,35 d’eau à 0° ; faisons-les traverser par de la vapeur à 100°. Arrêtons l’expérience lorsque l’eau primitive et l’eau condensée formeront un poids total de 6kil,35 ; le thermomètre montrera que ces 6kil,35 sont à 100°.

De ces 6kil,35, il y avait 1 kilogramme qui primitivement était déjà à 100°, mais à l’état de vapeur. Les 5kil,35 restants marquaient originairement 0° ; leur température n’a pu s’élever, n’a pu devenir 100° qu’aux dépens de la chaleur que la vapeur a abandonnée en passant de l’état aérien à l’état liquide. Dans la composition d’un kilogramme de vapeur à 100°, il entre donc une quantité de chaleur cachée, de chaleur latente, capable de porter de 0° à 100° un poids 5,35 fois plus grand d’eau liquide ; en d’autres termes, la chaleur latente d’un kilogramme de vapeur élèverait un poids