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l’eau, à son passage de l’état solide à l’état liquide, enfin pendant la transformation de l’eau en vapeur et de la vapeur en pluie. Examinons conséquemment comment tous ces phénomènes s’opèrent au point de vue de la température.

La chaleur nécessaire pour élever la température d’un corps de 1°, de 10°, de 20°, etc., est variable suivant la nature de ce corps. L’eau est, de tous les corps connus, les autres circonstances restant égales, celui qui exige le plus de chaleur pour s’échauffer d’une quantité déterminée. L’eau, en nous servant d’une expression des physiciens, a une très-grande capacité pour la chaleur. Une expérience très-simple mettra cette vérité dans tout son jour.

Quand on plonge dans un kilogramme d’eau à 0° un kilogramme de limaille de fer à 11° le mélange est à la température de 1°. Les degrés de température que le kilogramme de fer a perdus dans cette circonstance n’ont augmenté que de 1° la température du kilogramme d’eau. La capacité de l’eau pour la chaleur est donc onze fois plus grande que la capacité du fer.

La chaleur spécifique d’un corps solide ou liquide est sa capacité rapportée à celle de l’eau prise pour unité. Voici quelques résultats déduits d’expériences récentes. Je les emprunte à mes confrères MM. Despretz et Regnault.

Eau 
 1,000
Solution de nitre  
eau 
 8
0,819
nitre 
 1
Acide nitrique 
 0,661
Alcool ordinaire 
 0,659
Acide sulfurique 
 0,335