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On a dit qu’en se fondant sur la loi empirique de Titius, quelques astronomes avaient annoncé qu’il existait une nouvelle planète au delà d’Uranus. La loi de Titius n’autorisait aucune conclusion de ce genre ; tout ce qu’on pourrait déduire logiquement, c’est que si une planète existait dans les régions indiquées, sa distance au Soleil devait être à peu près double de celle d’Uranus. Remarquons, d’ailleurs, que cette prétendue loi, si souvent citée sous le nom de Bode, n’a aucun fondement théorique, qu’elle manque d’exactitude, qu’elle ne pouvait pas indiquer la direction dans laquelle il fallait placer le nouvel astre, ni même servir à constater son existence.

L’importance qu’auraient pour la recherche des planètes nouvelles, des cartes astronomiques renfermant toutes les étoiles de neuvième grandeur et même celles de dixième grandeur, a été signalée d’une manière éclatante par la découverte de la planète Neptune faite à Berlin par M. Galle aussitôt après la réception des indications de M. Le Verrier. C’est en grande partie aux cartes dites de l’Académie de Berlin que l’on doit la découverte des petites planètes si nombreuses qui parcourent leurs orbites à des distances du Soleil comprises entre celles de Mars et de Jupiter. Les astronomes modernes ont fondé sur la construction de pareilles cartes une méthode féconde de recherches, et c’est à Bessel que doit être reportée la gloire de ce service immense rendu aux sciences. Dans son éloge de Bessel, M. Encke s’est exprimé à cet égard dans les termes suivants, que nous reproduisons afin de compléter ces rapides indications relatives à l’histoire de l’astronomie planétaire, « On sait, dit M. Encke,