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au delà d’Uranus. Je pourrais vous adresser à quelques-uns de mes amis de Kœnigsberg qui croient en savoir plus que moi-même sur ce point. J’avais choisi pour texte d’une leçon publique, le 28 février 1840, l’exposé des rapports qui existent entre les observations astronomiques et l’astronomie elle-même. Le public ne fait pas de différence entre ces deux objets ; il y avait donc lieu de redresser son opinion. La part de l’observation dans le développement des connaissances astronomiques me conduisait naturellement à remarquer que nous ne pouvions être certains d’expliquer par notre théorie tous les mouvements des planètes. Je citai comme preuve Uranus ; les anciennes observations dont cette planète a été l’objet ne s’accordent nullement avec les éléments déduits des observations plus récentes faites de 1783 à 1820. Je crois vous avoir déjà dit que j’ai beaucoup étudié cette question ; mais tout ce que j’ai retiré de mes efforts, c’est la certitude que la théorie actuelle, ou plutôt l’application que l’on en fait au système solaire tel que nous le connaissons aujourd’hui, ne suffit point à résoudre le mystère d’Uranus. Ce n’est pas, à mon sens, une raison pour désespérer du succès. Il nous faut d’abord connaître exactement et d’une manière complète tout ce qui a été observé sur Uranus. J’ai chargé un de mes jeunes auditeurs, Flemming, de réduire et comparer toutes les observations, et maintenant j’ai là réunis sous la main tous les faits constatés. Si les anciennes déterminations ne conviennent déjà point à la théorie, celles d’aujourd’hui s’en écartent plus encore ; car actuellement l’erreur est d’une minute entière, et elle s’accroît de 7 à 8 secondes par an,