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système planétaire. On devait penser qu’en s’aidant de toutes ces données de l’observation et leur appliquant les expressions analytiques des perturbations produites par Jupiter et par Saturne, qui se trouvaient développées dans le tome iii de la Mécanique céleste de Laplace, on pourrait construire des tables représentant exactement le mouvement de la planète découverte par Herschel. Le nombre des observations était assez considérable, et ces observations étaient réparties sur des intervalles de temps assez grands pour qu’on n’eût pas à redouter les erreurs qui se présentent forcément lorsqu’on détermine l’orbite d’un astre par les observations d’une trop petite portion de son parcours. Cependant, quand, en 1821, Alexis Bouvard publia les tables d’Uranus, il n’avait pu arriver à satisfaire convenablement tant aux observations modernes qu’aux observations anciennes. « Telle est l’alternative que présente la formation des tables de la planète Uranus, disait alors l’infatigable calculateur, que si l’on combine les observations anciennes avec les modernes, les premières seront passablement représentées, tandis que les secondes ne le seront pas avec la précision qu’elles comportent ; et que, si l’on rejette les unes pour ne conserver que les autres, il en résultera des tables qui auront toute l’exactitude désirable relativement aux observations modernes, mais qui ne pourront satisfaire convenablement aux observations anciennes. Il fallait se décider entre ces deux partis : j’ai dû m’en tenir au second, comme étant celui qui réunit le plus de probabilités en faveur de la vérité, et je laisse aux temps à venir le soin de faire connaître si la difficulté de concilier les deux systèmes tient réellement