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De l’ensemble des observations consignées dans le Mémoire de 1797 découlait cette conséquence que les satellites d’Uranus ne sont jamais visibles quand leur distance angulaire à la planète est au-dessous de certains nombres. Pour le premier satellite, cette distance limite est de 14″, et pour le second de 17″.

De pareilles disparitions ne sauraient être attribuées à l’influence d’une atmosphère d’Uranus, puisque le phénomène a également lieu soit que le satellite se trouve sur la portion antérieure ou sur la portion postérieure de son orbite. On n’aurait pas plus de raison d’en chercher la cause dans des mouvements de rotation, mouvements d’où résulterait qu’à partir de certaines distances à la planète, les satellites nous présenteraient des faces comparativement obscures. Les autres circonstances étant égales, les très-petites étoiles s’effacent, en effet, aux mêmes distances que les satellites. Il ne faut donc voir en tout cela qu’une confirmation de cette maxime d’optique : une grande lumière empêche de voir les lumières très-faibles placées dans son voisinage ; seulement, il y a ici cette singularité qu’Uranus joue le rôle d’une grande lumière.

On pourrait se demander : l’auréole lumineuse dont Uranus était entouré et qui effaçait les satellites et les très-petites étoiles, existait-elle au foyer comme effet des aberrations des miroirs des télescopes, ou naissait-elle dans l’œil à raison du dépoli de la cornée ? Pour résoudre la question, il eût suffi de rechercher si en couvrant Uranus avec un mince fil placé au foyer, on aurait fait renaître le satellite à des distances où il s’était d’abord effacé quand