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s’offre à nos regards sous la forme d’une ligne lumineuse excessivement étroite, les satellites semblent, le long de cette ligne, des grains de chapelet brillants et mobiles.

Saturne se trouvait déjà armé de sept satellites dont l’un, comme on peut le voir par le tableau des durées des révolutions données dans le chapitre précédent, tourne autour de la planète en 22 à 23 heures. Une Lune faisant sa révolution entière en moins d’un jour, n’est pas une des moindres singularités de la plus singulière planète que le firmament ait offerte aux regards des hommes. Cassini avait déjà remarqué que les temps des révolutions et les dimensions des deux satellites qu’il avait découverts en 1684 satisfaisaient à la troisième loi de Kepler.

Un dernier satellite de Saturne a été découvert presque simultanément, en septembre 1848, par M. Bond, à Cambridge, dans les États-Unis, et par M. Lassell à Liverpool, en Angleterre. Ce satellite est compris entre le satellite de Cassini, le plus éloigné de la planète, et le satellite de Huygens.

Les longs intervalles qui se sont écoulés entre les époques des différentes découvertes que nous venons de raconter, s’expliquent par les difficultés que présentaient les observations. Il était réservé au père Vico et à ses collaborateurs du Collége romain de prouver que les plus petits satellites de Saturne peuvent être vus et observés avec des lunettes d’une puissance médiocre. Il faut, pour cela, couvrir avec un écran opaque l’anneau et la planète, la lumière de ces deux portions de l’astre