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duellement croissantes depuis le pôle jusqu’à l’équateur. Tout, dans la manière dont ces variations de longueur s’enchaînent, autorise à regarder les disques apparents comme des ellipses, à assimiler chacune des deux planètes à un ellipsoïde de révolution, à un sphéroïde engendré par le mouvement d’une ellipse tournant autour de son petit axe. Selon Herschel, cette régularité, cette simplicité de forme n’existe pas dans le globe de Saturne. Le disque apparent, au lieu d’être une ellipse, ressemble plutôt à un rectangle dont les quatre angles seraient arrondis et dont la plus grande longueur est suivant le plan de l’équateur. Il y a bien là encore un axe des pôles, le plus court de tous ; c’est l’axe autour duquel la planète exécute une révolution sur elle-même dans l’intervalle de 10 heures un quart. Il y a bien aussi un axe équatorial notablement plus grand que l’axe des pôles ; mais c’est ici que l’anomalie commence : sur Saturne, l’axe équatorial n’est pas l’axe maximum ; l’axe maximum fait avec le plan de l’équateur un angle que l’observateur a trouvé tantôt de 46° 38′, tantôt de 45° 31′, et enfin, par une dernière mesure plus exacte, de 43° 20′. Aux extrémités de l’axe maximum, la courbure du disque est très-prononcée. Près des pôles et de l’équateur on croirait voir, au contraire, des lignes droites sur une assez grande longueur.

Les observations dont je viens d’indiquer les résultats sont des mois d’avril, mai et juin 1805. Le 26 mai, Herschel ne se borna pas, au sujet de l’irrégularité de forme du disque apparent de Saturne, à un simple aperçu ; il recourut à des mesures micrométriques qui lui donnè-