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jours et des nuits, ce qui implique l’existence d’un mouvement de rotation de la planète sur son centre. Huygens qui, dans ses recherches astronomiques, donne tant d’attention à Saturne, avait-il déjà reconnu par des observations directes le mouvement de rotation ? Je dois faire remarquer que le Cosmotheoros ne fut publié qu’en 1702, sept années après la mort de l’auteur. C’est à William Herschel qu’était réservée la détermination de la durée de la rotation de Saturne. L’observation assidue de quelques irrégularités qu’offraient les bandes de Saturne et une discussion approfondie de tous les résultats, prouvèrent à l’astronome de Slough, en 1794, que cette planète emploie 10h 16m à faire une révolution sur elle-même.

Personne, avant William Herschel, n’avait même soupçonné l’aplatissement de Saturne. Les mesures du grand astronome qui mirent ce fait hors de doute sont du mois de septembre 1789. Le diamètre équatorial se trouva alors de 22″,8, et le diamètre des pôles de 20″,6. Avouons franchement que les observations partielles qui conduisirent à ces moyennes ne s’accordaient pas entre elles autant qu’on aurait pu le désirer.

Herschel ajouta, en 1805, une grande singularité à toutes les circonstances que ses prédécesseurs avaient observées dans la constitution physique de Saturne. Jupiter et Mars sont aplatis. L’axe autour duquel chacune de ces planètes tourne sur elle-même est le plus court des diamètres du disque apparent ; le diamètre équatorial, au contraire, est le plus grand ; les diamètres intermédiaires ont des longueurs intermédiaires gra-