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lactée fournira des indications suffisantes à ce sujet. On verra alors si, lorsque les bandes se dessinent sur les taches blanches dont cette région du ciel abonde, leurs lueurs ont un peu éclairci la teinte d’un noir absolu que ces bandes présentent ordinairement. L’observation déjà faite par Cassini et surtout par Maraldi, que la bande existe sur les deux faces de l’anneau à la même distance du bord extérieur, n’est évidemment pas démonstrative, car la cause physique inconnue de laquelle les bandes dépendent doit agir de la même manière dans les deux cas.

Il n’est peut-être pas superflu de rappeler à cette occasion que la découverte de cette bande noire extérieure partageant l’anneau en deux parties est attribuée par erreur à Herschel ; les deux membres de l’Académie des sciences que je viens de citer, l’avaient précédé de près d’un siècle. C’est donc à tort que quelques astronomes ont pris l’habitude d’appeler bande herschelienne la bande qui sépare les deux anneaux de Saturne. En 1789, Herschel ne semblait pas encore parfaitement certain que la bande noire qui règne tout autour de l’anneau fût une séparation entre deux anneaux concentriques ; suivant lui on pouvait douter que cette bande accusât un vide. Les observations de 1792 firent reconnaître que la bande se voit sur les deux faces de l’anneau et à égale distance de l’anneau extérieur ; qu’elle conserve constamment la même largeur ; que son contour est parfaitement tranché ; que dans une atmosphère favorable elle paraît tout aussi noire que l’espace obscur compris entre l’anneau et la planète. D’après l’ensemble de ces circonstances, Herschel ne